Casino en ligne : le gouvernement veut autoriser les casinos, bonne ou mauvaise idée ? On décrypte !

Coup de théâtre dans le secteur des jeux d'argent, les casinos en ligne seront peut-être bientôt autorisés ! Afin d'obtenir de nouvelles recettes fiscales, le gouvernement français a déposé un amendement pour légaliser l'exploitation du casino en ligne, seul pan du jeux de hasard toujours interdit en France. Est-ce une bonne ou une mauvaise idée ? On en débat très précisément dans cet article.
Casino en ligne : le gouvernement veut autoriser les casinos, bonne ou mauvaise idée ? On décrypte !

🔔 Les principales informations sur la volonté d’autorisation du casino en ligne par le gouvernement

  • ✅ En dernière minute, le gouvernement français a ajouté un amendement au Budget 2025 pour autoriser l’exploitation des casinos en ligne en France. L’état espère récupérer 55,6% des 800 millions à 1,5 milliard d’euros de taxe sur les jeux de casino dès la mise en application en 2025.
  • ✅ La légalisation du casino en ligne en France marque un tournant historique. L’offre illégale en pleine expansion depuis l’épidémie de covid19 concentre jusqu’à 11% du produit brut de jeux du marché français total, cela sans législation et sans taxation.
  • ✅ Le syndicat des casinotiers terrestres s’insurge, indiquant jusqu’à 15 000 emplois menacés si le casino en ligne venait à être voté.
  • ✅ La France est l’un des derniers pays de l’Union Européenne, avec Chypre à ne pas encore avoir autorisé le casino en ligne.

Casino en ligne : état des lieux d’un marché en expansion malgré l’illégalité

L’ANJ avait commandé une large étude concernant la pratique des casinos en ligne de la part des joueurs français en 2023. Les résultats de cette étude ont montré que 3 à 4 millions de Français s’adonnaient à des jeux de casino en ligne malgré leur interdiction sur le marché français. Cette pratique dont les risques qui entourent les sites de casinos en ligne illégaux ont été révélés par l’ANJ au début du mois d’octobre est de plus en plus répandue malgré leur interdiction effective. La crise covid a considérablement renforcé cette pratique avec les dérives d’addiction inhérente aux jeux d’argent, mais jusqu’à présent sans le moindre contrôle possible.

En termes de chiffre d’affaires, le secteur illégal du casino en ligne perçoit entre 748 millions et 1,5 milliard d’euros chaque année, une évaluation approximative tant le secteur est opaque. Une chose est sûre, si l’État autorise la pratique du casino en ligne, il peut espérer récupérer 55,6%, le montant de la taxe sur les jeux d’argent, soit entre 500 millions d’euros à près de 800 millions d’euros dans le meilleur des cas.

La légalisation du casino en ligne en France : vers la fin d’une hypocrisie

Depuis l’autorisation des jeux de hasard à concurrence que sont le pari sportif, le poker en ligne ou encore le pari hippique, seuls les établissements de casino étaient mis de côté concernant leur capacité d’opérer sur le web. Pourtant, avec une demande croissante, des risques forts et des centaines de millions d’euros de mise captée par des entreprises douteuses situées dans des paradis fiscaux qui ne paye pas le moindre impôt, la légalisation du casino en ligne est plus que jamais un sujet actuel de 2024.

À l’image des projets de légalisation du cannabis, les interdictions pures et simples empêchent d’une part les rentrées fiscales pour l’État, mais aussi de combattre les risques liés aux pratiques addictives, considérant les joueurs comme des « délinquants » plutôt que comme des victimes potentielles.

Si le sujet est brûlant dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, il marque en réalité la fin d’une décennie d’hypocrisie autour d’une pratique de jeu réelle et incontrôlable (à l’image du blocage du site Cresus Casino, plus gros casino en ligne français qui a été relancé en moins de 48 heures sur un autre nom de domaine toujours actif quatre mois plus tard)…

Un gros gâteau potentiel pour les groupes de casino Partouche, Barrière, Tranchant, JOA,…

En permettant à des acteurs d’obtenir des licences pour exploiter des jeux de casino en ligne, l’État français vise à tarir les fuites de capitaux des joueurs vers les opérateurs illégaux et à bannir totalement ces sites parallèles tout en créant une nouvelle offre vertueuse à la fois pour les recettes étatiques comme pour le développement du chiffre d’affaires des groupes de casinotiers qui se mettront sur le secteur.

Avec un marché au potentiel de 1,5 milliard d’euros dans un premier temps qui pourrait être encore décuplé par l’intermédiaire d’une grande vague publicitaire déployée à l’issue de l’autorisation des casinos en ligne, les groupes qui ont pignon sur rue actuellement que sont Circus, Partouche, Tranchant, Stelsia, JOA ou encore Barrière pourront compter sur une nouvelle manne financière.

Un gros bémol toutefois est pointé du doigt par Grégory Rabuel, président du syndicat Casinos de France et qui indique qu’avec une telle légalisation du secteur des casinos en ligne, de 20 à 30% du chiffre d’affaires des casinos terrestres pourraient être perdu avec autant de défaillance potentielle pour les établissements de jeu physique. Pour le syndicat des Casinos de France, la concertation doit avoir lieu entre les professionnels et l’ANJ pour trouver un cadre légal qui ne nuit pas aux exploitants des casinos actuels afin de leur permettre, in fine, d’opérer en ligne exclusivement et ne pas ouvrir aux autres acteurs actuellement illégaux du secteur.

Une meilleure protection des joueurs avec un suivi strict de la pratique des jeux de casino

Sur le volet de la protection des joueurs, l’enjeu est réel puisque la pratique du casino en ligne est la plus addictive de l’ensemble des jeux de hasard. Actuellement incontrôlée, cette pratique entrera dans le champ d’action de l’ANJ (Autorité Nationale des Jeux) qui veillera à contrôler massivement les joueurs à risques voire à les interdire de jeu, à rendre raisonnable l’offre publicitaire entourant le casino en ligne et amener une politique de jeu responsable dans un secteur illégal qui en est totalement dénué.

Alors que le Premier Ministre Michel Barnier a décrété que le focus sur la santé mentale était son objectif n°1, cet amendement autorisant les casinos en ligne va dans le sens d’un meilleur contrôle des joueurs et une prévention des risques liés à cette pratique, une bien bonne idée !

Le casino en ligne : bonne ou mauvaise idée ? un tableau comparatif détaillé

Au sein de la rédaction de Tirage-Gagnant.com, nous disons « enfin » à ce projet de légalisation du casino en ligne. Dernier pays européen à ne pas avoir de régulation sur le casino avec Chypre, il était temps de légiférer sur une pratique très largement répandue, quelle que soit la CSP.

Évidemment, cette autorisation doit être fermement encadrée et fortement bien pensée en amont. Une loi à l’image de nos voisins belges ou suisses visant à restreindre les droits d’exploitation des casinos en ligne qu’aux seuls propriétaires d’établissements physiques semble être une bonne idée, excluant de fait les opérateurs illégaux aux pratiques opaques et aux financements d’activité criminelle.

Ci-dessous, retrouvez notre tableau récapitulatif autour de cette autorisation prochaine du casino en ligne en France :

Casino en ligne : une bonne idée Casino en ligne : une mauvaise idée
👍 La France avec Chypre sont les deux seuls pays dans l’UE sans régulation 👎 Si la loi est ouverte aux acteurs offshore, la protection des joueurs ne pourra pas être assurée
👍 Autoriser le casino en ligne permettrait une meilleure protection des joueurs 👎 Un risque existe sur un transfère des joueurs des casinos terrestres vers le casino en ligne, mettant à mal le secteur des casinos physique.
👍 Le casino en ligne permettrait +500 millions d’euros de recettes fiscales pour l’Etat  
👍 Les casinotiers historiques pourraient développer leur potentiel de chiffre d’affaires  
👍 Les autorisations d’exploitation devraient être proposées qu’aux acteurs possédant un casino terrestre.  
Photo de Simon Richomme
Simon Richomme

Responsable éditorial pour la section Casino et cofondateur de Tirage-Gagnant.com depuis 2013. Rédacteur et joueur de roulette et de blackjack régulier en casino, il mêle ses compétences techniques avec sa passion du jeu.

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